• [...] J'avais un métier, que j'ai arrêté d'exercer. Les gens pensent que c'était pour pouvoir écrire, mais ce n'est pas vrai : tout ce que j'ai fait après avoir arrêté de travailler, c'était d'aller au cinéma. Je passais des week-ends entiers à regarder les films de la Nouvelle Vague.

    Puis, j'ai quand même réussi à me mettre au travail et à écrire «Americana», mon premier roman. Ca m'a pris un temps fou parce que je n'avais aucune discipline de travail, assez inexplicablement. Ce n'est qu'au bout de deux ans de labeur sur ce livre que j'ai fini par me dire : «Oui, je suis un écrivain. Même si ce livre n'est jamais publié, je continuerai à écrire.»

     

     

    (propos de Don Delillo)


    votre commentaire
  • Abandon. Je lutte avec cette idée, mais elle est quasiment entérinée. Alors, abandonner, comme pour reprendre souffle, espoir même. Abandonner l'écriture.

    Abandonner, avec l'idée qu'il s'agit en vérité d'une fable, le temps du repos, le temps que les voiles soient hissées à nouveau.

    Abandonner un certain roman, surtout, et se laisser la possibilité d'écrire toutes sortes de choses, autres.

    Se souvenir de "j'écrirais volontiers n'importe quoi, du moment que ça ne parle pas de moi".


    2 commentaires
  • "Un écrivain qui n’écrit pas est, en fait, un monstre qui frise la folie."

     

    F.Kafka

     

     


    votre commentaire
  • Comme souvent, il surgit malgré moi, à propos de l'écriture, une sorte de grandeur démesurée. D'idée de grandeur. Si bien que la perspective d'écrire m'écrase, et que la légèreté des commencements d'une histoire me devient moins accessible, voire trop éloignée de moi, tout simplement.

    Si bien que je suis forcé de l'admettre, je ne sais pas véritablement quelle place peut prendre l'écriture dans ma vie. J'ai besoin de pouvoir envisager un échec de ce côté-là. De ne pas être sûr. Mais être invariablement sûr que je ne devais pas écrire m'a toujours causé du tort ; à savoir que je me suis parfois, à cause de la relation difficile que j'entretiens avec l'écriture, tenu éloigné, volontairement, du sujet. Comme on se tient éloigné de quelque chose qui brûle.

    Mais j'y suis toujours revenu. En somme, je ne suis jamais parvenu à arrêter.

     

    Peut-être suis-je fait pour écrire un journal. Peut-être un peu de poésie. Peut-être pas pour un roman.

    Il faut que j'essaye, en me tenant éloigné de cette grandeur, sur la question de laquelle j'ai tant travaillé, en mon for intérieur.

    Il faut ce courage, ce courage de n'arriver à rien peut-être, mais de se mettre en route malgré tout. Cette idée saugrenue me suit partout : il faut se mettre en route, en n'étant sûr de rien. 

     

     

     


    1 commentaire
  • Les scènes écrites dernièrement ressemblent à des rêves éveillés. Difficulté à les extraire de leur isolement, à les rattacher à d'autres scènes, à les poursuivre de façon chronologique.

    Comme une réticence à avancer dans un tel projet. Ce roman, pour lequel j'ai trouvé un élément déclencheur, et tout ce qui devrait précéder, lui succéder, se perd, semble ne pas appartenir à l'époque, à l'état d'esprit qui m'a vu "pondre" ce premier pas dans l'histoire.

    Cela signifie qu'assis à un bureau, si je me propose d'écrire, je ne parais pas être "là", du moins pas au bon endroit. Réfléchissant à l'histoire comme un possible, un potentiel, rien ne vient de si évident. La progression ressemble, elle aussi, à un rêve éveillé. Je n'ai pas la sensation d'arpenter le lieu exact où tout devrait se dérouler. Pourtant, c'est parfois un progrès. C'est toujours, du moins, un pas dans une certaine direction.

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique